Contexte de création
Contexte
Le projet d’ateliers slam est né suite à une rencontre, organisée à l’initiative de la cellule de développement communautaire d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, dont l’objectif était de mettre en contact les différentes associations actives de l’entité. Il a été développé dans le cadre de « 27 rue des étoiles » : opération culturelle du réseau public de lecture du Brabant wallon, construite autour du mieux vivre ensemble en Europe, du dialogue interculturel et du rapprochement de l’Europe des citoyens.
Le réseau des bibliothèques publiques du Brabant wallon, la Bibliothèque publique centrale de la Fédération Wallonie-Bruxelles à Nivelles, la Maison du conte et de la littérature, Promolecture Brabant wallon et le Centre culturel du Brabant wallon ont introduit une demande de subsides auprès de la Province du Brabant wallon pour soutenir et financer une opération autour du dialogue interculturel (rapprochement symbolique entre les 27 pays de l’Union européenne et les 27 communes du Brabant wallon). Le projet dénommé « 27 rue des étoiles » comprend plusieurs volets, dont un atelier slam (totalisant 24h) qui se décline autour des bibliothèques et des partenaires locaux de celles-ci.
Enjeux
- Mener un projet en partenariat.
- Créer des passerelles.
- Travailler la poésie.
- Découvrir des textes écrits sous une forme orale.
Organismes impliqués
- Lire et Écrire Brabant Wallon
- La bibliothèque publique d’Ottignies-Louvain-la-Neuve (Section du Douaire)
- Un slameur, Dominique Lefèvre, appelé Kptain Dom, de la compagnie Les baroudeurs du Ciel
Description du projet
Public
Deux groupes d’apprenants en formation d’alphabétisation (niveau 1 et niveau 2).
Objectifs
Pour les publics
- Aller, au travers de petits textes, à l’essentiel de ce chacun a à dire de lui-même.
- Mettre des mots sur tout ce qui a trait à l’identité.
Pour la bibliothèque
- Participer à une dynamique commune d’actions en animation.
- Participer à une dynamique de coopération et de partenariat sur le territoire brabançon en associant d’autres partenaires locaux qui œuvrent dans le champ de la lecture et de l’écrit.
- Proposer une action concrète à Lire et Écrire qui serait une première amorce à d’autres actions que la bibliothèque pourrait ensuite développer et décliner dans le cadre du Plan de développement de la lecture.
Pour l’opérateur en alphabétisation
- Aller, au travers de petits textes, à l’essentiel de ce chacun a à dire de lui-même.
- Permettre aux apprenants de mettre des mots sur tout ce qui a trait à l’identité.
- Proposer aux apprenants un espace d’expression sur les choses de la vie.
Déroulement
Dans un premier temps, les apprenants ont travaillé dans les groupes de formation :
- Travail autour des mots, des sons, des rythmes.
- Choix de mots relatifs à des thèmes qui touchent les apprenants : discrimination, racisme, différences, logement, inondations,…
- Recherche de mots rimant avec les mots choisis.
- Création de petits poèmes sur bases de tous ces mots.
Les deux groupes se sont ensuite retrouvés lors de deux matinées en présence de la bibliothécaire et du slameur qui animait les séances.
1re matinée :
- Explication par le slameur de ce qu’est le slam.
- Écoute de slameurs connus.
- Travail d’appropriation/utilisation du micro.
2e matinée :
- Lecture des poèmes (chacun a lu son propre poème).
- Travail sur le rythme, la rapidité d’élocution.
Entre les deux matinées, les groupes ont eu l’occasion de retravailler autour des thèmes qui les touchaient, des textes qu’ils avaient écrits,…
Rôles de chacun
La bibliothécaire
- Gestion logistique et administrative du projet.
- Présence et participation aux deux ateliers.
- Acquisition d’ouvrages pouvant aider les formatrices à mener à bien leurs ateliers préparatoires à bien.
- Acquisition d’ouvrages documentaires ou exemplatifs sur le slam à destination des apprenants et des formatrices.
Les formatrices
- Travail préalable de création de textes avec les apprenants.
- Participation, accompagnement et relais entre le groupe et le slameur lors des ateliers.
Le slameur
- Animation.
- Gestion du matériel.
Le public
- Participation aux différents ateliers.
Dimension matérielle
Temps
- Travail préalable réalisé avec les apprenants dans le cadre de la formation.
- Animation de deux matinées.
Équipement
Matériel audio : micros, haut-parleurs, lecteur CD, table de mixage disco, amplificateur. La bibliothèque centrale du Brabant wallon a pu emprunter ce matériel via le centre de prêt de matériel de la Fédération Wallonie Bruxelles à Nanninne. La bibliothèque du Douaire n’a rien du payer. Le transport était également pris en charge par la bibliothèque centrale.
Lieux
Un local relativement spacieux.
Budget
En ce qui concerne la bibliothèque du Douaire (le budget général au niveau de la Bibliothèque central n’est pas communiqué) un subside provincial a pu être obtenu pour mener ce projet à bien. 800 € ont été consacrés à la création de traces numériques pour l’ensemble du projet, 800 € concernait la rémunération de l’animateur slameur, et 50 € pour l’achat d’ouvrages.
Soutiens
Les frais énoncés ci-dessus ont été intégralement remboursés par la Province du Brabant wallon. Le soutien de la bibliothèque centrale de Nivelles a été indispensable (gestion générale du projet, recherche de solutions techniques, recherches bibliographiques, communication, recherche de partenaires, recherche de subsides…). La collaboration avec les autres bibliothèques participant au projet a été riche en terme de partage d’expériences.
Évaluation
Évaluation
Chacun semble s’être adapté de bonne volonté aux situations nouvelles auxquelles il devait faire face. Le slameur n’avait jamais travaillé avec des adultes apprenants en alphabétisation ou des adultes n’étant pas issu du milieu slam. Les apprenants n’étaient pas familiers de cette pratique culturelle, un mode d’expression plus typique de la jeunesse actuelle que des femmes issues de l’immigration et souvent confinées à un rôle plus discret.
Impacts et répercussions positives
Pour les apprenants
L’animation a permis aux apprenants de prendre de l’assurance. Certains, qui se montraient très peu lors de la formation, se sont révélés lors des ateliers.
Pour les formatrices
Le souhait latent des formatrices de travailler la poésie avec le groupe a pu voir le jour. Le projet a eu un aspect déclencheur et cette matière a été travaillée depuis lors dans le cadre de la formation.
Pour la bibliothèque
Cette animation a renforcé les liens avec les formatrices de l’ASBL Lire et écrire à Limelette. Cela a aussi été l’occasion de rencontrer les apprenants qui sont par la suite venus visiter la bibliothèque. En participant aux ateliers de la même manière que les participants, les bibliothécaires ont pu mieux appréhender les besoins et les modes d’apprentissage des apprenants (dont la création de texte et la lecture à haute voix). Cela devrait aider le personnel de la bibliothèque à mieux choisir les livres qu’il pourrait encore acquérir pour ce genre de projet.
Difficultés rencontrées et modifications à opérer
Une erreur stratégique a été faite par les partenaires du réseau de la bibliothèque lors de la première séance. Un caméraman est arrivé pour filmer les personnes. Les formatrices de Lire et Écrire n’avaient pas eu l’occasion de prévenir leurs groupes respectifs. Or elles connaissent la réticence des participants en ce qui concerne le droit à l’image. Des réflexions et questionnements ont donc suivi, concernant cet aspect des choses : « Que va-t-on faire des images ? Et si mon mari refuse qu’on voie mon image sur Internet ? On ne fait rien de mal, on peut nous voir, pas de problème… ».
Dominique, le slameur professionnel, a reconnu qu’il travaillait d’habitude avec un public moins âgé, et moins calme que le public de Lire et Écrire. Ses ateliers rassemblent le plus souvent des personnes « déjà en ébullition », désireuses de s’exprimer en usant un langage un peu « ordurier » qu’il faut canaliser. Les deux groupes en formation de Lire et Écrire sont composés de personnes plutôt posées, qui ont l’habitude de « prendre sur elles » et certainement pas de pas crier leurs révoltes.
Le matériel proposé était trop professionnel, trop imposant pour l’utiliser en petit comité, beaucoup de temps a été perdu pour des mises au point qui ne concernaient pas les apprenants.
L’animation devait se terminer par une soirée festive d’échanges entre tous les groupes qui avaient participé au projet « slam » dans le projet « 27 rue des étoiles ». Il s’agissait d’offrir un concert slam aux participants (le groupe de Kaptain Dom) et de donner la parole à ceux qui souhaitaient slamer leurs textes. Les conditions météorologiques épouvantables et la frilosité participative des apprenants a eu raison de cette belle intention.
Perspectives
- Poursuite du travail sur la poésie dans le cadre de la formation.
- Visite de la bibliothécaire au centre de formation et visite des groupes à la bibliothèque.
- Diversification du partenariat avec la bibliothèque : arrêt du bibliobus devant le local de formation.
- Projet de confection de livres-objets avec l’atelier Sorcier de Gembloux.
Conseils aux organismes souhaitant reproduire le projet
- Construire et élaborer le projet dès le départ avec tous les acteurs concernés.
- Bien préciser les objectifs et rôles de chacun.
- Ne pas hésiter à se documenter sur les pratiques en cours.
- Etaler le travail sur une plus longue période (ici à peine deux mois).
- Participer aux ateliers (formateurs et bibliothécaires).
Coordonnées des organismes impliqués
Bibliothèque publique d’Ottignies-Louvain-la-Neuve (Ferme du Douaire)
Christine Moreau, responsable
Avenue des Combattants, 2
1340 Ottignies
010/410242
bibdouaire@hotmail.com
Lire et Écrire Brabant Wallon
Dominique Annet, formatrice
Boulevard des Archers, 21
1400 Nivelles
067/84.09.46
dominique.annet@lire-et-ecrire.be